Résumés des communications > Gabaude - La réception des caricatures de Luther en France

2 - Florent Gabaude (MCF, Université de Limoges, LLCE Allemand)

La réception des caricatures de Luther en France


L’imagerie de propagande fut l’un des vecteurs majeurs de la Réforme luthérienne. Les temps forts de cette production iconographique ont été les années 1520-1530 avec notamment les placards de Hans Sachs, les illustrations de Lucas Cranach pour le « Testament de septembre » ou l’ouvrage polémique du prédicateur Osiandre et de H. Sachs, et les années 1540 avec la série de caricatures grotesques et scatologiques contre la papauté. Les imprimés luthériens sur feuille unique, de par la nature du support, connurent une diffusion aussi massive qu’éphémère et limitée aux pays d’Allemagne. Plus pérennes, les ouvrages de Luther ont en revanche essaimé dans l’espace francophone. Si le succès considérable de l’imagerie satirique en Allemagne n’a pas peu contribué à la diffusion de la nouvelle foi, la pénétration des idées de Luther en France s’est davantage opérée grâce à la traduction de ses textes catéchétiques. C’est seulement par la médiation des Réformés et des imprimeurs bâlois et genevois que la gravure antipapiste fut adaptée en français, essentiellement à partir de la deuxième moitié du XVIe siècle, telles la figure monstrueuse de l’âne-pape et l’estampe Lutherus triumphans ou le Pape renversé. L’Antithesis figurata, traduction du Passional Christi und Antichristi luthérien de 1521, reproduit les bois de Lucas Cranach. La Mappe romaine reprend également des figures des opuscules luthériens. C’est cette réception médiate et fragmentaire, par le livre illustré, de la riche iconographie luthérienne que ma communication se propose d’explorer.

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