Résumés des communications > Ménager - Luther raconté par Jean Cochlée

12 - Daniel Ménager (PU honoraire, Université Paris Ouest-Nanterre, Littérature française du XVIe siècle)

Luther raconté par Jean Cochlée

Faut-il vraiment s’intéresser à l’un des adversaires des plus violents et les plus « venimeux » (Jean Delumeau) de Luther ? A cette question, il faut répondre positivement. En 1983, Marc Lienhard faisait remarquer que l’on n’étudiait pas assez les écrits des pamphlétaires anti-luthériens (Martin Luther, p. 118). Même s’ils ne disent rien de juste au sujet du Réformateur, ils permettent de comprendre comment s’est forgée une image négative de celui-ci, image qui, les injures mises à part, prévaut encore dans certains textes de Jacques Maritain.

Dans un premier temps, Cochlée (1479-1552), comme beaucoup d’humanistes allemands, se rallia à Luther. Très vite cependant, il se dégagea de son influence et, en 1523, publia 153 articles tirés d’un sermon du D. Martin Luther sur la messe et le Nouveau Testament. Ce n’est pourtant pas ce libelle, tout à la fois grossier et théologique (les deux choses peuvent aller ensemble !) qui eut le plus d’influence, mais un second écrit : le De actis et scriptis Martini Lutheri, publié à Mayence en 1549. On y retrouve sans doute les griefs formulés ailleurs, mais, pour la première fois, on cherche dans la vie du Réformateur allemand des clés pour comprendre sa théologie. C’est le De actis […], qui fut traduit, partiellement, en français, en 1558, par S. Fontaine, à la veille même des guerres de religion. Les polémistes catholiques y puisèrent à pleine main, les obscurs (Jean Gay, Jan de la Vaquerie), comme les illustres, à l’exemple de Ronsard.

Luther, sa vie et son œuvre, celle-là expliquant celle-ci : voilà le thème de cette communication.

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